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LES MODALITES DE DESIGNATION
Au début de la dynastie des Quam-Dessou, seuls les descendants de Quam-Dessou ou d’Ahlonko Foli pouvaient être choisis comme rois. Avec le temps, la procédure changea. Il y avait une période de trois ans entre la mort du roi et la désignation de son successeur. Ce successeur pouvait être le régent, mais ceci dépendait de sa moralité et d’autres facteurs. La famille régnante élargie aux familles alliées élit le nouveau roi. On recueille les candidatures, puis ou procède à un vote. Le candidat qui a la majorité des voix l’emporte et le choix est rendu public. On organisait alors de grandes funérailles pour le défunt roi et on intronisait le nouveau roi. Aujourd’hui, le prince doit être présenté au gouvernement, suite à un rapport à Lomé qui doit entériner le choix. Un Arrêté du gouvernement sanctionne le choix de la communauté. Aux termes de cet Arrêté, le nouveau roi devait percevoir une indemnité annuelle de 193.OOOFrancs CFA. Mais, depuis plus de dix ans, l’État n’a pas honoré cet engagement à l’endroit du roi des Adjigo. Le Roi des Adjigo se prend en charge. D’après la tradition, il ne doit pas être une charge pour la Communauté. Mais, toutes les familles peuvent lui venir en aide par des dons, des legs, des contributions financières, lorsqu’il y a des manifestations grandioses comme la construction d’un palais, des funérailles royales, ou les fêtes traditionnelles annuelles.
CEREMONIES TRADITIONNELLES
Avant l’intronisation, des délégués venus du Ghana et des initiés de la communauté adjigo du Togo procèdent à une initiation du nouveau roi, dans une forêt sacrée qui n’était pas loin du palais royal actuel (quartier nlèsi). Le nouveau roi doit se dépouiller de ses habits ; s’habiller de raphia, se barioler de kaolin, jusqu’à sa sortie de la forêt sacrée. Il doit porter autour du cou un collier de Momordica charantia « anynryan » en guin. Cette cérémonie que l’on nomme « Alaga », symbolise la disponibilité du roi à se dépouiller de sa personne pour accepter tous les problèmes de ses sujets. Les cérémonies durent jusqu’au petit jour. Le jour venu, on porte le roi habillé des ses attributs royaux qui sont faits de tissu blanc ; et de colliers en argent, en palanquin jusqu’au palais royal au milieu d’une foule en liesse. La foule arrivée doit se rendre forcément à Fantékomé où il y a une sorte de panthéon où ont été enterrés des rois, des princes, des notables.
BENEDICTIONS DU NOUVEAU ROI
Une fois sur les lieux de la fête, il y a une bénédiction du nouveau roi au cours de laquelle on invoque les mânes des ancêtres pour qu’ils viennent en aide au nouveau roi. Après cette bénédiction, le roi est conduit au Palais où il demeurera. Il ne doit pas rester seul. Il est aidé par des notables ou les grands dignitaires de la communauté adjigo et alliés , pour rendre justice, car ce n’est pas forcément le roi qui rend justice ; il peut être présent simplement à titre symbolique. Les dignitaires forment le Conseil du Trône.
CONSEIL DU TRÔNE
Le Conseil du Trône est régi par des règles coutumières et usages non écrits. Il est une instance représentative de la Communauté. Il est l’organe suprême du royaume.
C’est lui qui confère au Roi sa légitimité. Ses attributs sont les suivantes :
1- rechercher, énoncer et transcrire sous forme de statuts l’ensemble des us et coutumes fondamentaux constituants le cadre juridique et institutionnel du Royaume avec les attributs du Roi et des hauts dignitaires de sa Cour tout en ne perdant pas de vue la Constitution et les lois de la République Togolaise ;
2- élaborer son règlement intérieur ;
3- assister le Roi pendant la durée de son règne ;
4- désigner un régent pour le trône en cas de décès du Roi et nommer un substitut lorsque le Roi est atteint d’une incapacité totale permanente le rendant inapte à ses fonction ;
5- proposer à l’approbation des chefs de familles Adjigo et Alliés le futur Roi et faire procéder à son intronisation ;
6- désigner sur proposition de son bureau et en accord avec le Roi, les assesseurs devant assister celui-ci dans la gestion quotidienne des affaires de la Communauté, qu’il s’agisse des activités juridictionnelles ou administratives ;
7- veiller que le régent ou le substitut du Roi ne soit pas candidat au trône ;
8- organiser la cérémonie d’investiture du nouveau Roi et mettre en place un comité d’intronisation à cette fin ;
9- participer à la prise des décision concernant l’unité, la survie et l’intérêt général de la Communauté Adjigo et Alliés ;
10- agir de concert avec le roi, en toute légalité pour la sauvegarde des acquis moraux et matériels du Royaume ;
11- se saisir d’office ou sur la demande du Roi de toutes les questions susceptibles de rompre l’harmonie et la Communauté, exception faite des questions politiques et religieuses ; œuvrer pour rétablir l’unité et la concorde entre les familles et entre les fils du Royaume par le dialogue et la conciliation ;
12- entreprendre des actions pour qu’allégeance soit due au Roi au sein de la Communauté Adjigo et Alliés et à l’extérieur de celle-ci. Un comité des Sages du Royaume est mis en place au sein du Conseil du Trône à cette fin ;
13- veiller à l’application des rites, us et coutumes de la Communauté Adjigo. Un comité des cérémonies coutumières est constitué à cette fin. Les membres du Conseil du Trône sont issus des familles Adjigo et Alliés issues des fondateurs de la Communauté Adjigo à Aneho, des familles Adjigo d’Agoué, des familles royales d’Agbodrafo. On trouve également des familles Alliées à Anyronkopé. Chaque famille élit en son sein, un repésentant et un suppléant devant siéger dans le Conseil du Trône.
Source : d'après les instances du trône Adjigo et Alliés à Aného