La ville d'Aného, du toponyme à la capitale du Togo

La vraie histoire d'Aného :   1er Roi  et fondateur  "QUAM DESSOU" référence les livres d'histoires de tous les temps jusqu'à nos jours

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Le contexte et l'évolution historique de la ville d'Anéhↄ sont bien connus des historiens depuis la seconde moitié du XVIIe siècle. En effet, ce sont des Fanti dénommés " Anè" par les Gâ au Ghana, venus de localités situées à l'Ouest d’Accra, Anomansa, Edina ou encore Elmina et des cités voisines comme Anomabo et Cape Coast, qui, sous la conduite de Quam Dessou, de son vrai nom Kwamina Densu, séduits par la ressemblance de ces lieux avec la plage d’Elmina, choisirent de s'installer définitivement sur le site que l'on appelle aujourd'hui Aného.

Ils s’étaient installés quelques années après la fondation de Glidji, sur la bande de terre située entre l'Atlantique et la lagune «gbaga». C'est cette bande de terre  seule, située entre une lagune et la mer qui rappelle la plage d'Elmina et son embouchure avec la rivière Benya, qui a séduit les Fanti au Togo, et non pas tout le paysage. La cession de la côte tout comme Glèdji devenu Glidji, a été faite par le Roi d’Agbanakin Aholou Mèto Awoussan.

Chef d'équipage sur un bateau portugais qui faisait habituellement la navette entre Elmina (Ghana) et Lagos(Nigeria), Quam Dessou était un prince d’Elmina.[1]   D'après la tradition orale, un jour, le bateau à bord duquel il travaillait jeta l'ancre au large de la future ville d'Aného. Le capitaine du navire a décidé d'envoyer acheter des vivres sur la côte. Quam Dessou débarqua avec quelques-uns de ses compagnons sur la plage ; ils furent accueillis par des pêcheurs Xwla qui les conduisirent à Glidji. Ils y firent la connaissance du Roi Foli BEBE, de son vrai nom Ofori Bembeneen, et de Hemazro, qui furent agréablement surpris de pouvoir discuter en gâ avec Quam Dessou. Le groupe de marins retourna à bord avec des vivres en abondance, et Quam Dessou, conquis par ce qu'il avait vu, nourrissait déjà le désir de revenir s'installer définitivement sur cette plage. Il ne tarda pas à le faire, en compagnie de quelques parents et amis, avec l'autorisation du Roi  Aholou Meto AWOUSSAN d'Agbanakin, à qui il avait dû apporter des présents substantiels, sur les conseils avisés du Roi Foli BEBE de Glidji. Les historiens situent la fondation de la ville d 'Aného, ainsi que celle de Glidji, entre 1680 et 1690.

En fonction de  leur localité d'origine, les Fanti furent appelés "Mina" par les Portugais, tandis que les Gâ les appelaient "Anè", d'où le toponyme d'Aného, "la case des Anè" que les Gâ, devenus Guin après leur exode au Togo, donnèrent à la cité naissante dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Les Allemands consacrèrent ce toponyme sous le vocable d'Anécho. Les Français adoptèrent également l'orthographe d'Anécho, tandis que d'autres Européens dénommèrent pendant longtemps la cité, Petit-Popo compte tenu de la suzeraineté des Xwla, dont la métropole est Grand-Popo (Xwlagan). C'est  la raison pour laquelle, la Communauté Adjigo et ses Alliés affirment que leur Trône est le trône fondateur de la ville d'Aného, et que leur Roi, est Roi des Mina. Adjigo qui est l’entité  spirituelle des Fanti - Anè – Mina venus du Ghana, va donner un ethnonyme cumulé : « Fanti - Anè – Mina – Adjigo ». il s’agit du même peuple.

La ville d’Aného a été deux fois la capitale du Togo (1886-1897 sous les Allemands et 1914-1919 sous les Français).

Qui a  fondé Aného ?

Le premier Roi d’Aného a été Quam Dessou. Il a régné de1666 à 1685, d’après la tradition orale. C’est lui que ses compagnons ont jugé digne de cet honneur. Il peut être considéré à juste titre, comme le fondateur de la Cité/ville d’Aného, tel qu’il est enseigné depuis toujours dans les livres d’histoire : « niveau CE1 » au Togo. C’est Quam Dessou qui a donné le nom dynastique au Trône communautaire Adjigo et Alliés. [2]

 C’est une vérité historique que personne n’a jamais pu nier, et qu’Allemands, Anglais, Danois, Portugais et Français ont successivement reconnue exacte : les Fanti, sont les fondateurs légitimes d’Aného. QUAM DESSOU est l’ancêtre fondateur historique d’Aného (1666 - 1685), au cours de la deuxième moitié du 17ème siècle. Durant cette époque, Aného va connaître le règne du seul Trône Royal Adjigo et  Alliés, trône sur lequel cinq Monarques se sont succédés, avant la forfaiture des Akagban poussés et aidés par le brésilien Félix  Francisco de Souza dit Chacha. Au cours de cette période, seuls les Adjigo et Alliés ont régné sur la ville. [3]

Il s’agit de :

QUAM DESSOU  1666 – 1685

AHLONKO FOLI  1689 – 1731

AHLIN            1734 – 1759

SEKPON          1760 – 1786

KOMLANGAN     1789 – 1821

Cela fait au total, cent cinquante-cinq (155) ans de règne, avant l’agression de Komlagan.

Le Roi SEKPON a vécu et travaillé  à Fantékomé premier quartier d’Aného, où se trouve d’ailleurs sa tombe, aux côtés de celles d’autres illustres disparus de la communauté Adjigo et Alliés, comme Kuadjovi DJIYEHOUE, Sassi AHEBA, Pedro Kuadjo LANDJEKPO da Silveira, Pedro Félix d’Almeida, etc. Toute personne née d’une femme adjigo ou ayant épousé une fille adjigo, est ipso facto, un allié des Adjigo.

Après KOMLAGAN, il y a eu :

ASRIVI 1821-1834

KUAO ADADE NUTEPE 1834-1835

KODJO AGBOSSOU    1835-1850

ANYAKU AGBO         1851-1852

KODJOVI DJIYEHOUE   1853-1875

ANYAKUVI AGBO       1887-1891

KUAMVI KODJOVI       1900-1910

ATA QUAM DESSOU XIII 1938-1977

NANA OHINIKO QUAM DESSOU XIV 1978-2007

NANA ANE OHINIKO QUAM DESSOU XV depuis le 24 mars 2012.

Aného et sa communauté n’ont pas été fondées au XIXe siècle, encore moins par les Akagban, mais à partir de la seconde moitié du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle. Les Adjigo et leurs Alliés ont eu des rois, et nous en sommes  au XVe règne. Telle est la vraie histoire de la ville d’Aného.

[1] Voir Messan Koffi (Hubert) Kponton Quam-Dessou, Adjigovi, Témoignages et Documents recueillis par Dr Amouzouvi Akakpo, Département d’Histoire, Université du Bénin, Ecole des Lettres, Lomé, Centre d’Etudes et de Recherche de la Tradition Orale (CERTO), 2014, page 25.

3. Cf. Théodore  Lodjou Nicoué Gayibor, Des bâtisseurs du Togo, Biographies de quelques ancêtres, héros et précurseurs de l’histoire nationale, Editions Karthala, Paris, 2015, notamment les chapitres IV et V, pp 123-124. pp. 167-169 ;  et pp.177-183. On  peut lire à la page 183 : « bien qu’il y ait dans la ville un cabécère reconnu par tous et  portant le titre de duto (…). Le texte de  Duncan (1847 I : 101) porte le terme « dootay » qui provient d’une mauvaise transcription de « duto », titre local qui désigne littéralement le propriétaire de la ville, de la communauté.» (Note 42, page 183, des Bâtisseurs du Togo.).  C’est une référence explicite et  claire aux Fanti – Anè – Mina – Adjigo, fondateurs de la ville d’Aného. L’ouvrage de DUNCAN J. cité en référence, 1847 : Travels in western Africa in 1845 and 1846. Londres, Richard Bentley, 2 volumes. On peut en conclure : « Agbanakin nyi tatↄ, fantiwo nyi dutↄwo.»

Le premier souverain fut QUAM-DESSOU

Aného : chronologie des Rois Adjigo

Source : d'après les instances du trône Adjigo et Alliés à Aného